Selon Susanne Mahlstedt (Mahlstedt, 1996, p 206-207 citée par Gaiger-Jaillet, 2005), il existe onze facteurs d’échec et de réussite chez l’enfant bilingue.
Facteurs de réussite chez l’enfant bilingue :
1) Les deux parents sont compétents dans les deux langues, ils sont eux-mêmes bilingues, ce qui a pour conséquence qu’ils servent de modèle à leurs enfants.
2) La langue non utilisée dans l’environnement est celle choisie, à l’intérieur du couple, comme langue du partenaire et comme langue familiale. Un tel choix crée un contrepoids par rapport à la pression de la langue de l’environnement.
3) La personne représentant la langue non présente dans l’environnement utilise sa langue selon le principe « une personne – une langue », ou alors la langue familiale est celle qui n’est pas présente dans l’environnement.
4) Les deux langues jouissent d’un prestige égal, d’un statut égal ou comparable.
5) Les parents ainsi que leurs amis et l’entourage ont une attitude positive envers le bilinguisme et l’éducation bilingue.
6) Les parents n’ont pas d’attitude ethnocentrée (Pateau, 1998), mais une identité biculturelle, et ils essaient de la transmettre à leurs enfants.
7) Les parents ont une personnalité forte et œuvrent consciemment pour la transmission du bilinguisme.
8) Les parents s’occupent intensément de leurs enfants, y compris dans le domaine linguistique.
9) Les parents ne cèdent pas face à des difficultés ponctuelles, même face au refus temporaire d’une des langues.
10) La famille voyage souvent dans le pays de la langue moins représentée, afin que les enfants puissent la vivre comme langue de l’environnement. La famille reçoit des personnes parlant la langue moins représentée.
11) Dans la localité où il habite, l’enfant côtoie d’autres personnes qui parlent cette langue.
Facteurs d’échec chez l’enfant bilingue :
1) Le parent étranger souhaite fortement s’intégrer et a même tendance à s’assimiler ; il ne maintient pas la présence de sa langue dans la famille.
2) La langue faible n’a pas de fonctionnalité claire au sein de la famille, au contraire, le parent étranger ne l’utilise que de façon épisodique ou pas du tout.
3) Les parents éduquent leurs enfants dans les deux langues de façon non réfléchie, c’est-à-dire sans stratégie parentale cohérente.
4) Le prestige de la langue non représentée dans l’environnement est faible ou négatif.
5) Parents et amis doutent d’une éducation bilingue. Ils ont des préjugés à son encontre.
6) Le parent de la langue du pays ne comprend pas la langue du partenaire étranger et ne fait rien pour l’apprendre.
7) Les parents ne font pas preuve d’une personnalité forte et n’œuvrent pas consciemment pour la transmission du bilinguisme.
8) Le parent étranger n’a pas beaucoup de temps à consacrer à son enfant ou n’a pas de bonnes relations affectives avec lui.
9) Face au refus de langue des enfants, le parent étranger se voit contraint de renoncer à sa propre langue première.
10) La famille ne se rend pas dans le pays de la langue première d’un des parents, que ce soit pour des raisons d’éloignement ou par indifférence.
11) En dehors de la seule personne parlant cette langue à la maison, l’enfant n’a pas de contact avec d’autres représentants de cette langue.
Découvrez en vidéo les idées reçues les plus répandues sur l’enfance et l’éducation bilingue.